Nouveautés à la STIB à partir du 13 mars 2014
A partir du 13 mars 2014, le réseau tram subira quelques modifications :
- Le 51 abandonne définitivement son terminus Heysel pour le Stade, et roulera aux fréquences de 6 minutes (en heures de pointe) sur tout son itinéraire (il n’y aura donc plus de services barrés « Lemonnier »)
- Le 93, quant à lui, n’aura plus de services barrés « Cim. de Jette » en heures de pointe, mais tous les services rejoindront le Stade.
- Le 62 (lire par ailleurs l’article consacré à la sage du 62) sera prolongé, d’une part jusqu’au Cimetière de Jette, et d’autre part, ira jusque Eurocontrol (soit environ 1,2 km de ligne de tram en plus).
La saga du 62, le « tram qu’on n’attendait pas »
Petit rappel, dans le feuilleton du tram 62 :
- en 2009, la STIB pose des voies sur le boulevard Léopold III : il est question de désenclaver son nouveau dépôt de Haren, jusque là relié au réseau par le seule chaussée d’Helmet, mais il n’est nullement question d’y faire rouler une ligne régulière en service commercial.
- en 2011, la STIB décide d’inaugurer une micro-ligne de tram, le 62, devant servir à exploiter ces belles nouvelles voies en site propre situées au centre du boulevard Léopold III : on voit ainsi apparaître une nouvelle ligne de tram, exploitée en T2000 (le plus petits trams à plancher bas), reliant le carrefour Léopold III/av. Jules Bordet (joliment appelé « Da Vinci ») à la place Meiser… et comme il n’y a pas assez de place à cet endroit pour y aménager un terminus, un coupon de voie est aménagé sur un coin de la place Meiser pour permettre au 62 de virer dans l’avenue Rogier et d’aller faire son terminus, trois arrêts plus loin, sur la boucle de la Place des Bienfaiteurs.
Le problème est que ce passage en courbe sur la place Meiser ne fait pas grincer que les rails, mais également les dents des riverains, qui en appellent, en 2013, à leur bourgmestre fraîchement réélu, M. Clerfayt, pour se plaindre amèrement du bruit et des vibrations engendrés par les T2000 du 62 sur la place Meiser.
La solution proposée par la STIB fut d’affecter, tôt le matin et en soirée, des tout nouveaux T3000, plus silencieux, sur le 62. Mais le reste de la journée, c’est toujours grincements et vibrations, à tel point que le bourgmestre décide, à l’été 2013, par arrêté, d’interdire tout tram 2000 sur le territoire de sa commune (hormis, faut-il le préciser, ceux qui ne roulent pas sur la ligne incriminée).
Après moult négociations menées tambour battant pas la STIB, il est finalement décidé :
- que le bourgmestre retirera son arrêté en septembre 2013( (ainsi fait) ;
- que la STIB recommencera les travaux place Meiser (en automne prochain), afin de placer lesdits rails incriminés sur une « dalle flottante » censée faire diminuer tout bruit ;
- et en prime, que la ligne 62 sera (enfin!) prolongée, en renforcement du 25, puis du 93, jusqu’au cimetière de Jette. Ce prolongement aura lieu, d’après nos informations, au début de mois de mars 2014.
Le GUTIB se réjouit, bien entendu, de cette bonne nouvelle, à la fois pour les riverains de la place Meiser et bien sûr pour les usagers du tram 62, qui non seulement sera prolongé vers Jette, mais également, de l’autre côté de la ligne, de Da Vinci à Eurocontrol en passant par l’OTAN.
Mais le GUTIB reste critique vis-à-vis des atermoiements de la STIB :
- Pourquoi n’avoir pas immédiatement renoncé aux T2000, que tout le monde sait fort bruyants, en faveur des classiques PCC (anciens trams à portes étroites), dont il reste encore pléthore d’exemplaires dans les dépôts, afin d’exploiter cette mini-ligne ?
- Et s’il était si important pour la STIB, pour des raisons (évidentes?) de marketing, d’y faire rouler des trams à plancher bas, pourquoi n’avoir pas pris l’initiative plus tôt de dévier cette ligne vers le tunnel de moyenne ceinture (Diamant – Boileau), par exemple jusque Buyl, ou encore jusqu’à Louise : les trams 7 et 25 ont bien besoin d’un renfort sur cet axe toujours très chargé.
Car on ne voit pas très bien en quoi on réalise une économie, à recommencer des travaux fort coûteux (le placement d’une dalle flottante est très onéreux) sur une place Meiser qui sera quand même un jour prochain refaite de fond en comble, et à prolonger cette ligne 62 si loin (en réponse aux attentes des riverains?) alors qu’il avait été jugé « absolument impensable », il y a deux ans seulement, de prolonger ce mini-62, fût-ce jusqu’à la place Liedts, où un terminus pouvait aisément être organisé.
Londres et la privatisation des transports publics
Le Londres des années 60. Une file disciplinée se maintient, stoïque, sous le crachin londonien. Les hommes se trempent pour protéger les femmes avec leurs parapluies. Ils attendent le bus, rouge, à impériale (à double étage).
Aujourd’hui, nous pouvons observer cette même scène, au même endroit. A la différence près qu’auparavant, tous les bus étaient les mêmes : même marque, même modèle, même couleur. Les bus qui circulent actuellement à Londres diffèrent entre eux tant par la marque que par les modèles. Seule caractéristique commune, le rouge, imposé par le gouvernement londonien parce que cela permet à la ville de conserver des symboles qui permettent aux touristes de faire des photos « typiques » : moi devant un bus, moi derrière un bus, moi montant dans le bus, moi à l’arrière du bus,…
C’est au milieu des années 80 que le gouvernement anglais, en pleine rage privative, décide de privatiser les bus. Les lignes de bus qui traversent la ville sont vendues au plus offrant. Les entreprises privées se disputent les lignes les plus fréquentées – sources potentielles de profits – et délaissent les petites lignes dont certaines seront supprimées. Tant pis pour la population du quartier.
La privatisation – et l’acceptation par des entreprises d’acheter des routes – n’a de sens que si ces entreprises entrevoient la possibilité de faire du profit. Pour accomplir cela, elles n’ont pas vraiment l’embarras du choix : elles peuvent sous-payer les chauffeurs, ne pas entretenir le matériel et faire payer davantage les usagers. Les compagnies de bus à Londres font les trois.
La privatisation totale s’est avérée une mauvaise idée. L’augmentation des tarifs et la dégradation des véhicules était telle qu’à partir du début des années 2000, les mayors londoniens se sont fait élire sur base d’un programme prévoyant de progressivement reprendre en main le transport public. De l’autre côté, nombre d’opérateurs privés ont fait faillite, renforçant dès lors la propension du gouvernement à intervenir pour remettre en place une offre de transports « publics ».
Toutefois, les tarifs des « transports publics » de la capitale anglaise sont restés prohibitifs. Un ticket de bus ou de tram pour un adulte coûte 2,40£ (2,90€) et un abonnement annuel 784£ (935€). Les tarifs du métro sont plus exorbitants encore : 4,10£ (5,30€) le ticket permettant de voyager dans le centre de Londres (zone 1) et 1210£ (1443€) pour un abonnement annuel pour cette même zone.
Le maintien de ces tarifs s’explique par le fait que les autorités publiques londoniennes n’ont pas suffisamment d’argent pour investir dans le transport public… L’argent reçu par le gouvernement fédéral anglais est quasi entièrement investi dans la reconstruction de l’infrastructure routière. Aussi la ville de Londres fait elle fonctionner ses « transports publics » sur base de partenariats publics-privés (PPP). L’autorité publique fait rouler les bus et les métros, mais l’entretien des véhicules et la maintenance des stations est assurée par des entreprises privées, sous la supervision de l’autorité publique.
Comme l’ensemble des PPP, ce système s’avère inefficace car la supervision de l’autorité publique n’est aucunement assortie d’un quelconque pouvoir. Les autorités publiques sont contraintes d’accepter les conditions du privé et, afin de ne pas creuser le déficit budgétaire de la ville, répercute la hausse de prix sur les usagers.
Dans les métros, un système de portiques est mis en place afin de s’assurer qu’un maximum de personnes s’acquittent du prix exorbitant résultant de mauvais choix publics. Même dans la civilisée capitale anglaise, lorsque le contrôle se fait plus fort, les usagers développent leur créativité. Parfois de façon pacifique – des passagers (payants) qui bloquent les portiques pour en laisser passer d’autres « gratuitement » – et parfois de façon plus violente – de plus en plus de personnes enjambent les portiques afin de ne pas devoir payer, d’autres mettent des coups de pieds afin de les casser.
D’un point de vue politique, la mobilité peut indiquer deux choix de société. Le premier est celui du repli sur soi – comme celle qui a cours à Londres et que Bruxelles commence à copier. Les prix hors d’atteinte et les contrôles mis en place ont pour résultante que la mobilité n’est réservée qu’à une élite financière. Ceux qui ne font pas partie de cette élite n’a d’autre choix que de se replier sur eux-mêmes : ils ghettoïsent leurs quartiers. Ces quartiers deviennent « leurs zones », avec leurs « règles » et leurs « codes ». Ce repli sur soi est à la base du sentiment d’insécurité mis en exergue par les médias et qui constitue parfois l’essentiel du programme de certains partis politiques. Le second choix de société est celui de l’ouverture – où la mobilité permet décloisonner la ville, d’éviter l’enfermement et la ghettoïsation. La mobilité à elle seule ne peut résoudre tous les problèmes de la ville… mais elle peut en tout cas grandement contribuer à les adoucir.
Pour le reste, c’est une question de priorités et de choix politiques…
Station Hankar : faire et défaire
La station de métro Hankar et ses abords ont été en chantier pendant près de deux ans. La grande salle des pas perdus a été munie il y a peu de grandes dalles bleues en remplacement des tapis antiglissants en caoutchouc posés dans les années 1970. Problème : quand il pleut, l’eau amenée par les chaussures et les parapluies des passagers rend ces dalles particulièrement glissantes. Il a dû y avoir probablement plus d’une chute douloureuse à cet endroit. Résultat : le beau dallage tout neuf a dû être détruit après quelques mois et remplacé par un autre, de la même couleur mais moins glissant. Les concepteurs de la STIB auraient du prévoir cela.
Portugal : l’expérience des transports à Lisbonne
Lisbonne est une ville pittoresque et ses trams le sont tout autant. Savez-vous d’ailleurs qu’il s’agit de trams belges datant de 1926 ? C’est la société Carris qui est l’exploitant du réseau. Le confort est rustique et vu le relief escarpé, le voyage est plus sûr si on est assis. Un point désagréable à souligner est l’indication des arrêts. D’autres trams, plus modernes, circulent le long du Tage.
Lisbonne, ce n’est pas que ces tra
ms. Il existe aussi quatre « escaladors », permettant de rejoindre les quartiers les plus élevés de la ville. Une expérience inédite… et qui épargnera les mollets, déjà fort sollicités.
Si le tram est un peu vétuste dans le centre-ville, le métro est, en revanche, moderne. Par conséquent, les panneaux indicateurs sont bien plus lisibles. D’autres points positifs sont à souligner : le plan est clair, les temps d’attente bien indiqués. C’est aussi la propreté et la modernité du matériel roulant qui surprennent positivement. A souligner : la carte 1 jour à Lisbonne coute 6€ contre 7€ à Bruxelles.
Fin des travaux du piétonnier de la gare centrale
Le piétonnier couvert, qui relie la station de métro à la gare de chemin de fer, voit passer chaque jour des milliers de personnes. Ce sont en majorité des usagers des transports publics. C’est aussi un passage qui permet de traverser le grand carrefour du bas de la rue des Colonies.
Construit dans les années 50, cette belle architecture, avec des appareils d’éclairage de style Horta, a été progressivement dénaturée et défigurée. On se souviendra de ces tréteaux qui l’encombraient et où on exposait – illégalement – toutes sortes de colifichets. Le GUTIB avait attiré l’attention des autorités sur le danger que tout ce matériel pourrait présenter à des moments de panique toujours possibles dans des foules en heures de pointe. Depuis lors, tout cela a disparu, rendant la largeur à qui de droit.
La rénovation est un succès. Les tags ont disparu, grâce à des revêtement muraux ad hoc. Le nombre de personnes qui y stationnaient (mendiants, clochards, musiciens, …) est réduit à quelques rôdeurs. Les dormeurs et leurs « matelas » sont absents. L’ambiance est plus sereine et digne d’une grande capitale européenne.
Certaines parties sont restées en l’état :
- la branche latérale venant de le rue de la Chancellerie.
- un tronçon d’une trentaine de mètres au départ du métro, déjà dans un état convenable, car entretenu par la STIB.
Des bancs qui ne servent à rien à Demey
Depuis le début du mois de décembre, de nouveaux « bancs » ont fait leur apparition à la station « Demey ». Le problème est que ces bancs « design » ne servent pas à s’asseoir, mais, selon Bruxelles-Mobilité, « à s’appuyer ». Il existe déjà de tels bancs, dits « appuis ischiatiques » dans les stations où il y a peu de place, comme à Diamant, par exemple. Mais à Demey, cela n’a pas de sens puisqu’on dispose ici de toute la place nécessaire. Il serait donc normal que les voyageurs chargés de paquets après avoir fait leurs courses, puissent s’asseoir confortablement en attendant leur métro. Fortement remis en cause, ces « bancs », d’après l’émission « On n’est pas des pigeons » (RTBF, 17/12/2013), devraient être retirés. Combien d’argent public a-t-il été dépensé pour cette gabegie? Des élus locaux (la photo est d’ailleurs issue du compte Twitter du reponsable cdH local, Oliver Jung) interpelleront bientôt la ministre Grouwels à ce sujet.
Un nouveau plan du réseau, à l’insatisfaction de tous !
La STIB marque le coup en novembre 2013 : non contente de modifier le nom de ses stations de métro Simonis et Elisabeth, elle nous gratifie d’un nouveau « plan du réseau », soi-disant « plus clair, plus lisible ».
Plus clair ? Vraiment ? En réalité, ce plan nous fait revenir aux schémas du réseau qui avaient cours jusqu’à la fin des années 80, époque où enfin on a vu apparaître un plan des rues de la ville, avec les lignes de tram et de bus en surimpression.
Aujourd’hui, exit le plan des rues de la ville, et retour au plan schématique ! Il paraît que ça fait plus chic, comme à Paris ! Du coup, comment quelqu’un qui ne connaît pas la ville pourra-t-il s’y retrouver ?
Un schéma, si clair fût-il, ne rend aucunement compte des distances entre deux points, qui sont exprimées de manière géométrique, et nullement géographiques, ce qui peut induire le visiteur occasionnel (et même habituel) en erreur.
Autre anomalie de ce plan : il ne rend pas bien compte des autres lignes que celles de la STIB : les lignes de chemin de fer, les lignes TEC ou De Lijn n’apparaissent qu’en tout petit, contrairement à l’ancien plan. On ne voit plus apparaître les terminus « intra-muros » de ces lignes TEC ou De Lijn, à la gare du Nord par exemple.
Plus de mention non plus des maisons communales ou des hôpitaux, ni des points « cambio » (voiture partagées), des lignes « musée »… Tout ceci nous fait dire que ce nouveau plan du réseau est davantage un « plan de la STIB » qu’un plan de la mobilité à Bruxelles.
Plus grave encore : alors que ce plan a été préparé, on peut le supposer, des mois avant qu’il ne sorte le 5 novembre, on peut se demander s’il a vraiment été relu par des instances officielles, car il est truffé d’erreurs, parfois monumentales : ainsi, on apprend que le tram 39 roule à Watermael-Boitsfort à l’arrêt « Ortolans » (en fait le bus 17), ou que le tram 51 ne dessert plus la station Ribaucourt ! Certtes, ces erreurs ont déjà été rectifiées sur le site internet de la STIB, mais en attendant, des dizaines de milliers de plans ont été imprimés avec ces erreurs ! Est-ce bien professionnel ?
Enfin, pourquoi avoir négligé de consulter l’avis des instances consultatives, comme la Commission Régionale de Mobilité ou encore le Conseil consultatif des usagers de la STIB (CCUSTIB), au sein desquels est représenté le GUTIB ? Un soi-disant « panel d’usagers » aurait été consulté, dit la STIB, mais dans la plus grande discrétion, alors ! Est-ce crédible ? Nous nous permettons d’en douter.
Nous nous inquiétons des dérives de la STIB, qui décide de plus en plus de manière unilatérale, en s’asseyant sur l’avis des usagers, et, plus grave encore, à l’insu de son pouvoir politique de tutelle, d’éléments pourtant importants de sa politique commerciale : suppressions de dessertes, multiplication de correspondances, nouveau plan de réseau, etc. La STIB serait-elle devenue, comme la SNCB, un « Etat dans l’Etat » ?
Les 99 marches du métro Schuman

Sortie Cinquantenaire réservée aux costauds.
Un pénible exercice attend les malheureux passagers du métro descendant à Schuman, et se rendant au rond-point du même nom. Du fait des travaux de la future liaison ferroviaire Schuman-Josaphat, un escalier provisoire en béton a été construit depuis plus de deux ans en remplacement de l’ancien escalator. Il est sinistre, étroit et escarpé. Il permet seulement à deux personnes de se croiser. Pour ceux qui portent une poussette d’enfant (voir photo), le croisement des passagers en sens opposé pose un réel problème. Et ceux qui ont des bagages lourds doivent être costauds et endurants.
Cet escalier en béton comporte 67 marches. Si l’escalator qui lui fait suite est en panne, ce qui n’est pas rare, il s’y ajoute 32 marches. Total : 99 marches, soit l’équivalent d’un immeuble de 5 à 6 étages. Est-ce là une belle image pour les visiteurs de la commission, particulièrement nombreux à cet endroit ?



Commentaires récents